Sa vie

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Biographie

La biographie d’Étienne-Jean Delécluze est relativement bien connue en raison des nombreux écrits que cet auteur a produits tout au long de sa vie, en particulier son Journal (1824-1828)[1] et aussi ses Souvenirs de soixante années[2], publiés un an avant sa mort. Ceux-ci ont été largement utilisés par Robert Baschet qui soutint puis publia en 1942 sa thèse : « Étienne-Jean Delécluze, témoin de son temps 1781-1863 ». C’est grâce à ces recherches, complétées par quelques nouvelles découvertes, que l’on peut reconstituer les principaux épisodes d’une vie tout entière vouée à l’art sous de multiples formes.

Étienne-Jean Delécluze naît à Paris le 26 février 1781, d’un père architecte qui avait participé à l’édification de l’hôtel des Monnaies, de l’Odéon, et de l’hôtel de Salm[3]. Sa scolarité est perturbée par la Révolution, les établissements d’enseignement étant quelquefois fermés en pleine année scolaire[4]. Mais de nombreuses lectures solitaires et la conscience des événements dont il est parfois le témoin oculaire nourrirent sa culture et le persuadent qu’il fallait s’attacher aux principes plus qu’aux personnes. C’est ainsi que malgré une scolarité chaotique, il a dès son plus jeune âge le goût des lettres antiques, de la poésie, de la peinture, et de l’architecture.

À l’âge de 15 ans, il entre dans l’atelier du peintre alors le plus apprécié à Paris, Louis David (1748-1825)[5]. C’est aux côtés de nombreux autres élèves venus de toute la France, et même de l’étranger, que le jeune homme accomplit sa formation, basée essentiellement sur le dessin, l’observation, le sens des proportions, la maîtrise de l’anatomie et de la perspective, et bien sûr, ainsi qu’il convient à cette époque, la connaissance de l’art de l’Antiquité. Le paysage n’entre pas encore dans ses préoccupations. Outre cet apprentissage méthodique, commun à tous les élèves, Delécluze se livre à des observations minutieuses de la vie de l’atelier, qui lui servent plus tard à composer son ouvrage intitulé Louis David, son école et son temps[6], paru en 1855. Après des débuts assez prometteurs dans le domaine de la peinture d’histoire, il renonce en 1815 à toute commande officielle[7], tout en conservant la pratique de l’aquarelle et du dessin. Ayant dès son jeune âge pris l’habitude de la lecture des textes antiques, il continue sa vie durant à s’intéresser à la littérature de tous les pays, comme en témoigne le catalogue de sa bibliothèque[8]. Et c’est ainsi que de lecteur, il se fait à son tour écrivain, traducteur, et essentiellement critique d’art.

 

En 1806, il fait la connaissance d’Emmanuel Viollet-le-Duc (1781-1857), qui avait lui aussi suivi une scolarité en pointillé[9]. Celui-ci occupe alors un emploi au Ministère de la Guerre, mais pendant la Restauration est nommé conservateur des maisons et résidences royales. Les deux jeunes gens ont en commun la passion des lettres, et leur amitié se trouve renforcée lorsque Viollet-le-Duc épouse en 1810 la jeune sœur de Delécluze, Elizabeth-Eugénie (1785-1832). En fait, les deux familles (et la famille Viollet-le-Duc était assez nombreuse et impliquée dans les activités littéraires) restent liées à vie, habitant pendant une longue période sous le même toit à Paris, 1 rue Chabanais tout près de la Bibliothèque Nationale dans le 2° arrondissement[10]. La carrière de critique d’art de Delécluze débute en 1819 au Lycée-Français, avec divers compte-rendus de spectacles et d’expositions. En 1821, il effectue son premier voyage en Auvergne, qui donne lieu à l’élaboration de l’Album objet de la plate-forme, album dont certaines planches seront retravaillées plus tard[11]. Cette visite de l’Auvergne a des conséquences importantes pour la suite, outre l’élaboration de l’Album. Elle habitue le regard du peintre à l’observation des reliefs volcaniques, ce qui lui permet de mieux appréhender les reliefs de la région de Naples. Il retourne une dizaine d’années plus tard en Auvergne avec son neveu, et, de plus, il y situe l’un de ses romans, Mademoiselle Justine de Liron. L’année suivante, il rencontre Louis-François Bertin (1766-1841), directeur du Journal des Débats, et dès lors, il fournit plusieurs articles par an à ce périodique lu dans toute l’Europe, jusqu’à sa mort survenue en 1863[12]. Ces contributions concernent un vaste panel de sujets ayant trait à la création artistique, aussi bien passée que contemporaine. Parallèlement, il collabore de manière ponctuelle à d’autres périodiques comme le Moniteur Universel, l’Artiste, la Gazette des Beaux-Arts, la Revue des Deux Mondes, la Revue Française, la Revue de Paris, et la revue belge La Renaissance. En même temps qu’il commence sa carrière de critique d’art, Delécluze s’entoure, dans son appartement de la rue de Chabenais d’un cercle d’amis intellectuels aux côtés de la famille Viollet-le-Duc, son Cénacle d’auteurs appartenant au courant romantique libéral[13] : André-Marie Ampère (1775-1836), Victor Cousin (1792-1867) et certains de ses anciens élèves de ce dernier, Paul-Louis Courier (1772-1825), Ludovic Vitet (1802-1873), Prosper Mérimée (1803-1870), Sainte-Beuve (1804-1869), et même Stendhal (1783-1842). Sa correspondance, en partie conservée dans les archives de la famille Viollet-le-Duc, témoigne d’échanges fructueux avec ces personnalités aussi variées qu’actives dans leurs domaines. Leurs préoccupations dépassent la stricte actualité et portaient aussi sur les théories artistiques, en particulier les notions de classicisme et de romantisme. En mai 1823, notre artiste part pour un séjour en Italie qui dure jusqu’à juillet 1824[14].

Il visite alors les principales villes d’art (Milan, Florence, Rome, Naples et Gênes), en consignant soigneusement ses impressions sur un Carnet de voyage conservé à la Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine[15]. Son second roman, Dona Olimpia, est inspiré par son séjour à dans la péninsule. Il est très intéressant de noter qu’à l’occasion de son séjour à Naples, il remarque des similitudes entre les volcans du sud de la péninsule italienne avec les volcans d’Auvergne. Voici ce qu’il écrit au sujet des abords du Vésuve : « De distance en distance, gisent d’énormes morceaux de lave, qui, après avoir été lancés en l’air par le volcan à une prodigieuse hauteur, sont retombés en se brisant. L’aspect de cette plaine, si toutefois on peut qualifier ainsi ce lieu, m’a rappelé, comme je vous l’ai dit, ce que j’ai vu entre le Puy de Dôme et Pontgibaut. Les objets ont la même forme horrible ; ils ont la même couleur, rouge-gris, et dans l’un et l’autre endroit on trouve l’aspect de la destruction et de la dévastation[16] » . Plus loin il écrit : « J’ai singulièrement été frappé de la ressemblance qu’il y a entre l’intérieur du cratère du Vésuve et de celui du nid de la poule[17] sur le Puy de Dôme à la dimension près, on y trouve des accidents et des formes analogues. Le cratère du Puy est recouvert d’une verdure qui cache les aspérités. Dans le Vésuve au contraire les roches calcinées sont à nud (sic) ce qui joint aux vapeurs brûlantes et au feu qui s’en échappe donne au Vésuve une apparence infernale fort différent du gason (sic) frais qui tapit le nid de la poule. Mais ces différences très sensibles n’empêche ( sic) cependant pas de saisir le rapport qu’il y a entre la disposition de ces Volcans dont l’un est mort et l’autre vivant[18] ». Il poursuit encore plus loin la comparaison, ses guides « lui firent observer un éboulement assez récent sur les parois du cratère ce qui a mis à nud (sic) des roches qui paraissent (de cette distance au moins) être du basalte irrégulier. Au résultat il n’étoit pas possible de voir le Vésuve dans un plus profond sommeil que celui où je l’ai trouvé plongé. Le côté des fumeroles (sic), tout ce que j’ai vu là, je l’avois observé en Auvergne soit au Puy de Dôme, soit au puy de la Vache ou dans le fond de la vallée des Monts d’Or. Quant aux laves je n’en ai point aperçu ici qui fussent d’un aspect plus effrayant que celle qui a inondé la plaine de Pontgibaut. Cette dernière est d’une telle épaisseur que pour établir la grande route qui la traverse aujourd’hui il a fallu en couper une tranche de soixante-dix pieds de hauteur sur beaucoup plus de large[19] ». Outre les curiosités géologiques, les musées, palais et églises, Delécluze fréquente aussi les théâtres et les opéras, ainsi que les librairies, comme en témoigne l’inventaire de sa bibliothèque, dont une section est composée d’ouvrages en langue italienne. Ces ouvrages lui seront utiles pendant tout le reste de son existence. Autre épisode de ce voyage, il noue une idylle et envisage même de se marier, avec Amélie Cyvoct (1803-1893), nièce et fille adoptive de Juliette Récamier, mais la différence d’âge le fait renoncer, et il demeure toute sa vie célibataire. Il se consacre à l’éducation de ses neveux Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc (1814-1879) et Adolphe-Étienne (peintre, 1817-1878) orphelins de mère à partir du 2 juin 1832 pour cause d’épidémie de choléra. Il leur enseigne le latin et l’architecture. À propos d’Eugène, il écrit à Louise Berthaux, son amie clermontoise : «... il est né dans mes bras, je ne l’ai jamais quitté dans son enfance ni dans ses études ».

Plus bref mais non moins profitable, un séjour en Angleterre, de mai à octobre 1826 lui permet de connaître Londres et le Pays de Galles, d’améliorer sa pratique de la langue anglaise, de connaître les artistes anglais, les œuvres conservées chez les collectionneurs, et d’enrichir à nouveau sa bibliothèque[20]. Il va également donner pour cadre la côte anglaise à une partie de sa nouvelle Le mécanicien roi.

Désormais, il ne quittera plus la France, se consacrant uniquement à d’intenses activités littéraires. Outre son activité journalistique, à partir de 1827, Delécluze publie aussi plusieurs monographies, études, et traductions. (voir l’onglet : « Ses écrits »). Notons dès à présent qu’en 1828, il fait paraître son Précis d’un traité de peinture à l’intention des jeunes artistes. À cette époque, il fréquente l’Abbaye aux Bois rue de Sèvres où il retrouve Juliette Récamier rencontrée en Italie, et un certain nombre d’écrivains et d’artistes. Parmi les habitués, figure aussi le comte de Montlosier[21]. La révolution de juillet 1830 a pour conséquence son enrôlement dans la Garde nationale, où de plus il doit servir de mentor à son neveu Eugène Viollet-le-Duc, tout juste âgé de 16 ans. En juillet 1831, ils obtiennent un congé, et décident de partir en voyage ensemble. Et c’est ainsi que du 21 juillet au 1 er octobre 1831, Delécluze accompagne son neveu dans son premier voyage d’études, en Auvergne et dans le Midi de la France[22]. Séjournant à Clermont du 23 juillet au 5 août 1831, Delécluze retravaille certaines de ses aquarelles exécutées lors de son premier circuit. Oncle et neveu rendent visite au comte de Montlosier qui leur vante les mérites de son système politique, système contrerévolutionnaire mais assez atypique tout comme la personnalité de son auteur, passionné par le volcanisme[23]. Viollet-le-Duc note à la date du 30 juillet : « A 4h 1/2 du matin nous sommes partis de Clermont pour visiter le Puy Chopine, la nugère , Volvic et Riom ». Ils visitent également le Mont-Dore, et à Clermont, Notre-Dame du Port et « ...au cabinet d’Histoire naturelle, un beau cabinet de minéralogie ». Le 9 août, jour de leur visite à Polignac,« mon oncle a fait un dessin du château, moi j’en fait 2[24] ».:

Pendant les temps de loisir , Delécluze commence à composer son roman Mademoiselle Justine de Liron. En 1831, les Viollet-le-Duc déménagent aux Tuileries car ils y occupent désormais un logement de fonction, et Delécluze se retrouve seul. Il se console par le travail, « dont il abuse comme d’autres font des liqueurs fortes ». La dispersion provisoire de son Cénacle d’amis, qui ne se reconstitue pas à l’identique après ses voyages et la Révolution de Juillet est compensée par de solides amitiés qui s’étaient nouées et résistent aux aléas de la vie politique du XIXe siècle. Ayant acquis une petite maison à Fontenay-aux-Roses, il y passe la belle saison dans un isolement relatif lui permettant de consacrer beaucoup de temps à la littérature. En juin 1832, il publie chez Gosselin, un roman, Mademoiselle Justine de Liron qui se passe en grande partie à Chamalières et dans une moindre mesure à Rome, suivi d’une nouvelle située pour certains épisodes en Angleterre, et en 1842 Dona Olympia qui a Rome pour cadre. Au moment de la création en 1840 du Comité des Arts et des Monuments, ancêtre de l’actuelle Commission Nationale du Patrimoine et de l’Architecture, Delécluze est nommé parmi les 26 premiers membres. Cette instance statue sur les protections au titre des Monuments Historiques et sur les travaux à y effectuer. Son neveu Viollet-le-Duc est l’un des architectes les plus notables intervenant dans ce domaine. Les procès-verbaux de cette Commission conservent le témoignage de plusieurs interventions de l’artiste jusqu’en 1850, concernant notamment le style gothique, et sur de nombreux sujets d’actualité induits par des découvertes récentes[25]. Il ne s’implique pas dans la Révolution de février 1848, pas plus que dans le retour de l’empire en 1852. Les dernières années de son existence, très actives, sont occupées par de nombreuses traductions et publications, en particulier celle des Souvenirs. Ayant déménagé à Versailles, c’est là qu’il meurt en juillet 1862. La presse parisienne se fait l’écho de la disparition de celui qu’elle qualifie de « doyen des critiques d’art[26] ».

 

Annie Regond

 

 

  1. ^ Journal intime, 2 décembre 1824 – 9 novembre 1828, original manuscrit. Archives Viollet-le-Duc, Médiathèque de l’Architecture et du patrimoine, publié par Robert Baschet, Bernard Grasset, 1948, compte-rendu de Lucien Fèbvre dans les Annales Économies Sociétés, Civilisation, n° 3, 1950, p. 396397.
  2. ^ Souvenirs de soixante années, Paris, Michel Lévy, 1862, 551 pages.
  3. ^ R. Baschet, Étienne-Jean Delécluze, témoin de son temps, p. 3.
  4. ^ Ibid., p. 5-11
  5. ^ Ibid. p. 12-37
  6. ^ Louis David, son école et son temps, Souvenirs, Paris, Didier, 1955, 452 pages, réédité en 1863.
  7. ^ R. Baschet, op.cit, p. 42
  8. ^ Catalogue manuscrit conservé au sein du fond Viollet-le-Duc à la Médiathèque de l’ Architecture et du Patrimoine, rédigé en 1854, et comportant 1680 n° pour les ouvrages en français et autres langues, et 239 n° pour les ouvrages en italien.
  9. ^ Ibid. p. 50
  10. ^ Une plaque commémore la présence de Delécluze et de la famille Viollet-le-Duc dans cet immeuble, une autre plaque rappelle la naissance de l’architecte.
  11. ^ R. Baschet, ne s’étend guère sur ce premier voyage, mais il précise p. 209 « qu’il avait si fort goûté l’Auvergne »
  12. ^ R. Baschet, op.cit. p. 63
  13. ^ Sur ce courant, qui s’oppose au romantisme plus conservateur incarné par Chateaubriand, et qui met en avant, en littérature comme en peinture, la représentation, voir Corinne Pelta, Le romantisme libéral en France, 1815-1830, littérature et politique, La représentation souveraine, Paris, l’Harmattan, 2001.
  14. ^ La littérature concernant les voyages d’artistes en Italie est très abondante. Voir les recherches de Marie-Claude Orlat.
  15. ^ Carnet du voyage en Italie, conservé à la Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine dans le fonds Viollet-le-Duc. En partie édité par Robert Baschet Carnet de route d’Italie, Impressions romaines du voyage de Delécluze en Italie, Paris, Boivin, 1942. Ce carnet se présente sous une forme épistolaire.
  16. ^ Carnet du voyage en Italie, manuscrit, lettre n° 12, p. 206
  17. ^ C’est Delécluze qui souligne
  18. ^ Ibid. p. 208-209
  19. ^ Ibid. p. 211-212
  20. ^ Sur les relations artistiques entre Londres et Paris, voir Edward Morris  French Art in Nineeenth-Century Britain, New Haven et Londres, The Paul Mellon Center for Studies in British Art, Yale University Press, 2005, et Caroline Corbeau-Parsons (dir.), Les impressionnistes à Londres, Artistes français en exil, 1870-1904, Catalogue de l’exposition du Petit-Palais, 2018, p. 13-15. Londres avait de longue date reçu des artistes étrangers, et en particulier Français.
  21. ^ R. Baschet, p. 92. La chambre de Madame Récamier est décrite par Chateaubriand dans les Mémoires d’Outre-Tombe, l. X.
  22. ^ E. Viollet-le-Duc a rédigé une relation manuscrite de ce séjour, conservée à la Médiathèque du Patrimoine et de l’Architecture intitulée cote 2012-04 : 21 Juillet- 1er Octobre 1831 Voyage dans le Midi de la France avec Delécluze Auvergne Lyonnais Comtat Venaissin Provence Côtes de la Méditerranée.
  23. ^ Le comte de Montlosier est une figure atypique de la Restauration en Auvergne, passionné de volcanisme au point d’installer sa famille dans un lieu désert au pied du Puy-de-Dôme. Voir ses opinions contenues dans son ouvrage : François-Dominique de Raynaud de Montlosier, Mémoire à consulter sur un régime religieux et politique, tendant à renverser la religion, la société et le trône, Paris, Ambroise Dupont et Roret, 1826. Voir aussi sur ce personnage l’article que lui consacre Pierre Serna dans le Dictionnaire de la Contre-Révolution sous la direction de Jean-Clément Martin, Paris, Perrin, 2011, p. 390, et, du même auteur, « Du noble radical à l’aristocrate tempéré et la naissance d’un famille de droite française durant le Directoire » «  dans Philippe Bourdin (dir.) Les noblesses françaises dans l’Europe de la Révolution , Rennes, PUR, 2010, p. 177-196.
  24. ^ Voyage dans le Midi de la France avec Delécluze Auvergne Lyonnais Comtat Venaissin Provence Côtes de la Méditerranée, p. 2-5
  25. ^ J. Baschet, op.cit, p. 436-438
  26. ^ J. Baschet, op.cit., p. 414-428.