Analyse
55. Eglise de Royat en 1821

Delécluze conclue sa notice par : « Il faut donc se souvenir que ce que l’on voit ici est placé immédiatement au-dessus de ce que le dessin suivant va faire connaître ». Cette remarque n'a de sens que si l'on suit l'ordre du carnet et non l'ordre des planches dans l'album. En effet après la présente planche (n°55, correspondant à la notice n°24 du carnet) suivent une deuxième représentation de l'église de Royat (planche 57 qui ne s'accompagne d'aucun commentaire) ainsi qu'un plan général de la vallée (planche 59 qui s'accompagne de la notice n°26). Ce n'est qu'avec la planche suivante (n°61), associée à la notice n°25, qu'on retrouve le fil de lecture du carnet. La remarque de Delécluze à la fin de cette notice est pourtant importante puisqu'il voulait signifier que l'église se situe au-dessus de la grotte représentée sur la planche 61. Le mur de pierre qui ceint l'église, l'on devine au travers de la végétation, est le même que celui que l'on repère dans le haut de l'image 61. Delécluze voulait ainsi souligner la transition entre les deux vues.

Cette vue de l’église Saint-Léger de Royat diffère considérablement de la vision actuelle que l’on peut en avoir de nos jours. Orientée vers le sud, c’est-à-dire vers la ville, elle donne une part majeure à la végétation, traitée avec beaucoup de détails. Le premier plan est occupé par un arbre aux larges feuilles qui semblent mues par le vent, alors qu’au deuxième plan des arbustes au feuillage plus fin et serré accrochent la lumière dans leur partie supérieure, et que du lierre recouvre le faîte des anciennes fortifications du prieuré dont les bâtiments entouraient le sanctuaire. Cette très ancienne église romane, fortifiée pendant la Guerre de Cent Ans, plut beaucoup aux artistes du XIXe siècle, qui, à la suite de Delécluze, furent très nombreux à la représenter.