Analyse
49. Vallée de Villars - Voie romaine en ruine

Cette vue porte la date du 26 juin 1821, et témoigne de l’attrait qu’avaient les artistes du début du XIXe siècle pour l’Antiquité, romaine en particulier. Un rideau de grands arbres forme le fond de la composition. Quelques éléments de pavement de grande taille, aux formes polies et arrondies, persistent encore, contrastant avec la rudesse des rochers avoisinant les sinuosités de cette ancienne voie romaine. À droite, un chardon ou un pied d’acanthe n’est pas sans rappeler les feuillages si souvent utilisés en tant que décor pour les chapiteaux d’ordre corinthien. S’agit-il d’un pur hasard, ou d’un clin d’œil adressé au spectateur par un artiste naturellement imprégné de la culture architecturale de l’Antiquité ?

Le chemin, très marqué par l’érosion, monte le long d’un affleurement de granite. Celui-ci est transformé en arène friable qui, en se désagrégeant, laisse émerger sous forme de lames des filons plus résistants d’aplite (granite blanc à grain fin). L’arénisation du granite lui donne des teintes jaunes à rouilles que Delécluze (ou son accompagnateur) attribue à tort à une cuisson par la lave voisine. Ces teintes sont simplement le résultat de l’oxydation du fer contenu dans le granite, altéré par la pluie et la végétation.

- Aubert M., al. e., 1973. Notice explicative de la Carte Géologique de Clermont-Ferrand au 1/50 000 (n°693), BRGM, Orléans, 63 p.
 
- Jeambrun M., Giot D., Bouiller R., Baudry D., Camus G., Guyonnaud G., Weecksteen G., 1973. Carte géologique détaillée de la France 1/50000. Feuille de Clermont-Ferrand (n° 693). 1ère édit. BRGM. Orléans