99. La ville de St-Flour
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C’est de la grande Route qu’est prise cette vue. A la droite de l’angle inférieur, est la première Maison du Faubourg de st Flour, situé à la baze du Mont sur lequel est bâtie la ville. La Route serpente sur le Cône du côté du Midy, à peu près comme on voit se dessiner un petit chemin de piétons, sur le contour gauche de la Montagne.
La Ville de St Flour est assise sur une masse énorme de Roches Basaltiques dont la première couche est irrégulière et repose sur une autre masse divisée en colonnes, dont quelques portions présentent une irrégularité extraordinaire.
A gauche sous le grand Bâtiment éclairé, on en voit quelques unes qui sont penchées, relativement à la verticale. Plus à droite, vers les grands Ravins par où s’écoulent les Eaux de la ville, on retrouve encore cette colonnade, mais moins régulière. C’est lors qu’on a passé le Faubourg et atteint le flanc Méridional de la Montagne qu’à son sommet et à l’entrée de St Flour on trouve la Colonnade représentée dans le N° suivant.
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Ce dessin de Delécluze est pris depuis le fond de la vallée, rive gauche de l'Ander, sans doute à proximité immédiate de l'ancien pont. L'image analogue ci-jointe, est saisie depuis la rue Marie-Aimé Méraville. C'est une vue en contre-plongée qui ne permet de voir que les façades de St Flour en bordure immédiate des falaises. Ainsi les tours de la cathédrale, en retrait, restent invisibles.
Le choix de ce point de vue fait croire à une position inexpugnable de la ville. En réalité St Flour occupe en éperon barré orienté Est-Ouest et ce dessin qui montre son extrémité orientale, certes spectaculaire, cache le raccord occidental en continuité avec le plateau supportant la planèze.
L'artiste a bien détaillé les éléments géologiques du paysage. Le « Mont » avec ses pentes fortes mais régulières est constitué par le socle varisque, granites et gneiss, dont l'altération en arène permet une érosion fluviatile régulière (Goër et al., 1990).
Ce relief est coiffé par une épaisse coulée de basalte mise en place dans une ancienne vallée il y a environ 8,8 Ma (Goër et al., 1988). L'ensemble est aujourd'hui transformé en un plateau en position de relief inversé. La coupe de la coulée de lave ainsi offerte et bien illustrée par Delécluze permet d'observer les éléments caractéristiques des coulées de vallée : sa forte épaisseur, sa subdivision entre un niveau basal plutôt mince et régulièrement prismé perpendiculairement aux flancs de la paléovallée (ce qui explique l'inclinaison des prismes notée par l'artiste) et l'entablement de faux-prismes très épais. Ce dernier est composé de prismes minces organisés de façon apparemment anarchique et se fragmentant en énormes panneaux sujets à des éboulements récurrents.
Le creux de la paléovallée, certainement occupée par des alluvions, est habituellement un axe de rassemblement et de circulation de la nappe phréatique. Celle-ci émerge alors en une source au point bas de la falaise. Ici cette source, qui recueille en amont toutes les eaux usées de la ville qui s'infiltrent au travers du plateau sur lequel elle est installée, est représentée par « les grands Ravins par où s’écoulent les Eaux de la ville ».