43. Petits volcans éteints au pied du Puy de Dome - Au fond les Monts d'or
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Ce dessin est la contrepartie de celui numéroté 11 qui représente la chaîne des Monts Dôme. Ceux qui auraient quelque intérêt à bien connaître ce pays pourraient consulter contradictoirement ces deux dessins qui comprennent l’ensemble de ce que le Département du Puy de Dôme renferme de plus curieux pour la volcanisation.
Sur les Monts d’Or, près de l’endroit où ils sont tapissés de grandes flaques longitudinales de neige, on doit facilement distinguer le point culminant de cette masse de montagnes et de celles de toute l’Auvergne : c’est le Puy de Sancy. On prétend qu’il est élevé de 1048 Toises au dessus du niveau de la mer.
Immédiatement au dessous, est un autre plan de hautes collines, formant les premiers Rampants des Monts d’Or de ce côté ; c’est la croix de Morand, d’où a été fait le dessin numéroté 11. Les monticules pour la plupart surmontés de cratères détruits, mais cependant sensibles, appartiennent aux Monts Dôme et sont ceux désignés dans la note onze comme trois ou quatre petits puys dans l’ombre, accompagnés d’un autre plus oblong, s’avançant dans la plaine et dessinant son cratère par une échancrure. Ce dernier est le puy Salomon dont le Rampant à droite donne naissance à un bois qui se prolonge dans la plaine. Cette plaine est par conséquent la même que l’on a vue dans le N° 11 avec cette différence d’aspect causée par sa hauteur bien plus considérable du point de la croix Morand comparé à celui où j’étais placé ici n’étant tout au plus qu’au quart inférieur du Puy de Dôme dont on voit le rampant, couvert de taillis épais sur la gauche du dessin.
Les petites montagnes coniques qui sont au pied du puy de Dôme sont, ainsi que presque toutes les autres, couvertes d’une herbe assez rase ; les points bruns que l’on distingue sur leur dos sont occasionnés par quelques arbrisseaux semés ça et là et dont le feuillage est plus obscur.
Type d'analyse
Auteur
Cette superbe feuille sur papier préparé en bleu démontre les qualités de l’artiste, et semble préfigurer, par l’ampleur de l’espace évoqué en contre-plongée, les photographies prises du ciel. En effet Delécluze s’est placé « sur le quart inférieur du Puy de Dôme » afin de représenter la partie sud de la chaîne des Puys avec les monts Dore à l’arrière. Il explique aussi que ce point de vue se situe juste à l’opposé de celui de la vue no 11. La simplicité des volumes des quatre petits puys du second plan contraste avec l’aspect beaucoup plus mouvementé des montagnes se succédant sur les troisième et quatrième plans, couronnées par le puy de Sancy dont le sommet a gardé de larges étendues neigeuses.
Type d'analyse
Auteur
Delécluze illustre ici aux premiers plans les volcans stromboliens qui bordent le flanc occidental de la Chaîne des Puys au sud du Puy de Dôme. Juste au pied du spectateur se trouve le volcan de Grand Sault, puis, au-delà de la route de Ceyssat, le puy Besace avec la profonde dépression du cratère Kilian derrière lui. Ensuite le puy de Salomon à coté duquel, décalé vers la droite, se trouve le puy de Barme que Delécluze confond avec le premier. La coulée du puy de Barme à la surface accidentée a été consacrée à la forêt. Les volcans qui suivent doivent être successivement les puys de la Moreno, Vasset et Pelat.
L’horizon est fermé par la silhouette des Monts-Dore et du Sancy. Delécluze en a bien rendu le relief vigoureux lié à l’érosion glaciaire en l’accentuant quelque peu, comme le montre la silhouette isolée de la Banne d’Ordanche.
Type d'analyse
Auteur
Delécluze a placé sur le chemin un berger caractérisé par la longue cape, le chapeau à larges bords et le long bâton à proximité duquel on devine deux ovins broutant dans la pente juste en dessous du sentier.
Pour une vue plus précise des habits des montagnards et des bergers voir aussi les planches 13 et 37.